La grande force d’une compétence c’est qu’elle ne peut être dictée, elle doit être manifestée. Malheureusement, pour l’enseignant, évaluer une manifestation est hautement plus complexe que l’évaluation simple et méthodique de connaissances « brutes ». Évaluer une compétence est complexe parce que l’évaluation se base sur l’observation et l’analyse, chose autrement plus longue et complexe à faire que la vérification de l’exactitude ou de l’inexactitude d’une réponse de type « connaissance » quelle qu’elle soit.

Néanmoins peut-on se contenter des connaissances sans s’assurer de leur transfert, de leur maîtrise et donc, des compétences auxquelles elles sont associées et se satisfaire de si peu pour l’éducation de nos jeunes ? Difficilement, certes. L’évaluation de compétences, ce nouveau volet ajouté à la réforme, résulte donc d’un choix de société et n’exclut en rien les connaissances qui sont essentielles, car il est impossible pour quelque apprenant que ce soit, de manifester une compétence sans posséder certaines connaissances qui y sont liées ou sans l’exercer à travers un champ disciplinaire quelconque. L’opposition de ces deux termes, posées généralement par certains médias populaires qui souffrent d’un manque cruel de connaissances fondamentales sur la réforme, est donc erronée. La place au débat, parce qu’il y en a bien une, gravite autour de la légitimité de ces compétences relativement à la perception qu’on peut avoir de la mission de l’école québécoise.

Théoriquement, ce débat est terminé, parce que la réforme se voulait une réponse à ce questionnement, mais dans les faits, il existe encore une dissension ou un manque puisque les moyens et finalités préconisés par le nouveau PFÉQ semblent régulièrement discutés et remis en question.