Les prochaines semaines seront consacrées à une série de billets racontant et commentant l’expérimentation de différentes formules pédagogiques (FP) dans le cadre d’un cours de 4e année du baccalauréat en enseignement secondaire de l’Université de Montréal. Le groupe classe a été séparé en plusieurs micro-équipes qui ont la tâche de simuler l’application d’une formule pédagogique donnée.
Ce premier billet portera sur le panel comme FP. La formule panel a d’intéressante qu’elle permet de mettre en contact l’apprenant avec des acteurs réels. L’enseignant est un médiateur qui a quelque chose d’impersonnel ou, pouvons-nous dire, de distant par rapport au sujet d’étude (ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose) alors que les panellistes ont l’avantage de cette dimension affective ou concrète d’être des acteurs de ce qu’ils racontent (…ce qui n’est pas un gage de vérité pour autant). Il y a quelque chose d’engageant dans cette approche, car on adresse nos questions à des « experts » ou encore à des gens de vécu.
Notons, par contre, que les panellistes sont souvent des « cas » et ne fondent pas nécessairement le récit de leur expérience sur autre chose qu’un vécu qui a le défaut d’être possiblement unique ou non représentatif de la réalité au sens global. Il s’agit par ailleurs d’une formule très magistrale et la gestion des interventions et du temps est une tâche d’envergure pour l’enseignant qui ne doit plus seulement gérer son groupe d’élèves, mais aussi des panelistes qu’il connaît possiblement peu. Nous avons d’ailleurs vécu cette difficulté en quelque sorte, car un des quatre panellistes invités n’arrivait pas. Si ce n’avait été de sa présence tardive, il aurait sans doute fallu, pour l’équipe responsable de l’organisation, répartir autrement le temps, et ce, à l’improviste.
Quelques pistes pour réussir un panel.
– Choisir des invités qui présentent une gamme d’expériences connexes, mais diverses à la fois. Le sujet du panel doit être précis, mais présenter différents points de vue ou différentes expériences.
– Prévoir un mécanisme de gestion des interventions et du temps lors des questions. Dans ce cas-ci, les organisateurs avaient prévu des numéros pour prendre en note les tours de parole, mais ne semblaient pas avoir prévu de mécanisme de gestion du temps (par exemple, un carton, indiquant qu’il ne reste que quelques minutes, que l’on peut montrer discrètement aux panellistes comme repère temporel).
– Avoir en main un plan B (comme dans toute bonne planification) dans l’éventualité où un panelliste doit annuler sa présence ou écourter sa présentation.
Le panel présente certaines forces, mais n’est pas, à mon avis, une formule pédagogique suffisamment engageante pour des élèves du secondaire. Elle n’est pas à proscrire pour autant, mais j’aurais tendance à prioriser d’autres approches (conférence suivie de débat euristique, étude iconographique ou journalistique comparée, etc.) que celle-ci pour confronter les élèves aux différentes réalités possible sur un sujet quelconque.
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